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HOMMAGE A SAINT MARTIN  - L'APÔTRE DES GAULES

 

Il avait bien du souci ce brave curé Hélie chapelain de Saint Jacques, car depuis que le pape GRÉGOIRE, lui avait enjoint de mettre de l'ordre dans sa bergerie les choses ne faisaient que s’empirer. Sa paroisse était trop grande, il en connaissait mal les limites, son inquiétude se portait surtout dans cette vallée des grandes COMBES où disait-on il se passait des choses surtout la nuit. L'endroit était désert, et les quelques habitants restaient sur les hauteurs de peur d'être ensorcelés.

 La Margot du DOUGNIOU, celle qui enlève le feu, prétendait que le diable lui avait parlé pendant qu'elle ramassait ses herbes. La Combe du RIOU-MORT était envahi de joncs et grouillait de serpents, les vergnes du ruisseau de RIBEYROLLE étaient tellement hauts que l'on ne voyait jamais le soleil, la Combe de COUZENS était sèche comme une pierre noire. Quant à la combe du GINIER, où est le cimetière des Sarrasins, c'était le lieu de passage pour les courses des gens de guerre.

 L'an mille s'étant passé sans la fin du monde et le Christ n'étant pas réapparu sur terre, le Saint Homme ne sachant que faire, décida de ne rien décider et d'aller consulter son supérieur. Il entreprit le voyage avec son âne qui était vieux et c'est plutôt lui qui le traîna jusqu'à l'évêché de Saint Etienne de Vésone. Bien sûr l'évêque qui était parti au synode de Tours n'était pas là, mais on lui assura qu'il viendrait peut-être le voir un jour.

Comme le ciel est meilleur décideur que les hommes, la crosse de Monseigneur arriva enfin pour visiter les lieux. Alors devant les habitants médusés, il leur dit : "maintenant, je sais !", voilà ce que nous allons faire, nous allons bâtir une chapelle.

Et comment allons-nous l'appeler ? Répondirent avec le doigt sur la bouche en cœur les fidèles.

En réponse, il leur assura que leur situation était très grave et qu'il leurs fallait un Saint très puissant ! Un de ceux à qui Dieu ne refuse rien, donc ce sera l'église de SAINT MARTIN DES COMBES.

Alors sous son patronage, le défrichement commença, on construisit des moulins et les prairies firent place aux forêts et même le malin ne vint plus, sauf peut-être les jours d'élection et même pas toujours.

Bien sûr, ce n'est que la parodie d'une époque que l'on retrouve aussi dans le Maine, l'Anjou, la Touraine, le Poitou et même la Gironde.

Ces pays de Loire étaient très croyants et si on y ajoute les restes du paganisme, leurs abbayes ou évêchés n'avaient qu'un souci, c'était de protéger farouchement tous leurs anciens écrits, dont certains remontaient jusqu'au IXè siècle et qui leur servaient de justificatifs en cas de litige.

Comme en Périgord, la fureur des huguenots et plus tard des révolutionnaires qui pensant construire en démolissant saccagèrent la plupart des églises et châteaux en y faisant aussi brûler joyeusement tous les documents anciens pour parfaire leur travail.

Ce fut une catastrophe, mais avec le temps, l'intelligence finit par l'emporter sur la cupidité, et certaines consciences, réussirent patiemment à reconstituer ce qui s'était perdu.

Malheureusement, dans notre pays des COMBES, tous ces témoignages ont disparu, alors nous allons essayer de comprendre ce qui s'est passé …